Annonce
Faisant suite à l’expérience réussie des trois années passées, le Master « Ingénierie de la Création Multimédia et de Direction Artistique de Projets » de l’Université de Nice Sophia-Antipolis organise avec le Musée d’Art Moderne et Contemporain (MAMAC) à Nice un cycle de conférences et de présentations consacré aux différents enjeux de l’art et de l’esthétique dans le contexte de la société de l’information. Ce programme s’inscrit dans le mouvement d’une ouverture réciproque de la Ville et de l’Université.
Deux formations universitaires adossées au Laboratoire I3M (Information, Milieux, Médias, Médiations) Equipe d’Accueil 3820, et au Département Art, Communication, Langages de l’UFR Lettres, Arts, Sciences Humaine, le Master 2 Recherche « Dispositifs sociotechniques d’information et de communication » et le Master 2 Professionnel « Ingénierie de la Création Multimédia et Direction Artistique de Projets », ont proposé, pour cette saison 2007/2008, le thème « du vivant et de l’artificiel » qui rassemblera, en trois conférences et manifestations, des artistes, des théoriciens et des professionnels.
Pour présenter les enjeux sociaux, esthétiques et économiques de l’avènement des biotechnologies dans la vie courante au 21ème siècle, nous allons convoquer des philosophes spécialistes de l’épistémologie, quelques responsables des entreprises du technopôle régional travaillant dans le domaine des biotechnologies ainsi que quelques artistes utilisant les matériaux biotechnologiques et évoquant dans leurs œuvres et actions la problématique du vivant.
Le site WEB composé des enregistrements vidéo et d’un fonds documentaire sur les intervenants, tend à pérenniser l’événement et complète l’action de communication que les stagiaires déploient sur tous les supports accessibles sur le plan local et international. Les conférences sont gratuites et ouvertes au public le plus varié.
Equipe d’organisateurs :
Marcin Sobieszczanski, codirecteur du Master
Brigitte Mathis (Laboratoire Lamsi, biologie de la reproduction)
Thierry Apparut (Télévision Monaco Info)
Aurélie André, Laure Augier, Robert Senghor, Chloé Tanach, Emmanuel Baroni, Aurélie Panichi (étudiants du Master)
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Argument
Notre société entre dans la phase de solidification des moyens de communication caractérisés par la globalisation des échanges, l’unification numérique des différents médias et la subjectivisation et le ciblage des protagonistes d’un nouveau contrat d’information engagé entre collectifs et individus.
Parallèlement à ce processus, et en grande partie suite à ses effets sensibles sur la conscience collective, nous participons à l’avènement d’un autre courant qui consiste en la cristallisation technologique de la plus vielle tendance de l’humanité qui est celle de l’artificialisation de l’espèce biologique que nous sommes. Depuis l’invention de l’outillage, la maîtrise partielle de différents régimes énergétiques des éléments, la domestication des certains végétaux et des certaines espèces animales, depuis l’invention des techniques thermodynamiques, chimiques et ondulatoires, l’humanité n’a pas eu de cesse de dépasser les limites qui lui ont été assignées par la condition évolutionnaire atteinte par les primates hominidés. Cette indéniable tendance aurait fait dire à certains penseurs de notre actualité technologique que la condition humaine consiste précisément à dépasser, dans un mouvement « trans-humaniste », les assises mêmes de ce que la Renaissance appelait l’Homme, et les Lumières l’Humanité.
L’agent de cet autodépassement est en train de parvenir à la lucidité qui lui permet de saisir son déjà ancien mouvement de stimulation de sa propre Evolution et de le définir à l’aune de son plus grand problème existentiel qui est celui de l’existence de la Vie. Etre intellectuellement à la hauteur de l’essence et de la complexité de l’être biologique, effectuer des manipulations efficaces de ses manifestations et de ses déploiements éco-systémiques, et enfin proposer des procédures de création de matériaux et de processus bio-inspirés, tels sont les chalenges des biotechnologies les plus récentes. Les positions des chercheurs, des ingénieurs, des penseurs, des politiciens et des juristes, dans ce domaine, organisent également le plus profond différend éthique de nos temps.
Nous nous proposons d’expliciter cet état de choses, dans cette série de trois conférences et manifestations, et de l’aborder dans ses dimensions philosophiques, techniques et économiques ainsi que dans ses connotations esthétiques. Nous proposons une série de rencontres, de discussions et de performances autour de ce passionnant thème du vivant et de l’artificiel, décliné dans ses figures de pensée, sa dimension scientifique, entreprenariale et industrielle et finalement dans ses manifestations dans l’art contemporain.
Une hypothèse forte préside à l’organisation de ces trois événements : les produits des biotechnologies sont déjà là, à la portée de main, les effets de leurs usages se font dorénavant sentir à l’échelle quotidienne, nous sommes tous concernés par les problèmes qu’elles occasionnent, nous sommes tous en train d’entrer dans l’époque de l’omniprésente esthétique de l’artificiel biologisé.
Marcin Sobieszczanski
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